Naufrage mortel aux Glénan by Nicol Alex

Auteur:Nicol, Alex [Nicol, Alex]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Bretagne
ISBN: 9782374537009
Éditeur: Les Editions du 38
Publié: 2019-09-09T22:00:00+00:00

Chapitre 7

Au cours du vol de Quimper à Paris, Gwenn s’était plongé dans le rapport que lui avait remis Soazic. À sa grande surprise, il découvrit que Punta Cana était une création récente, née de l’esprit d’un groupe d’investisseurs espagnols et américains. Ceux-ci avaient acquis des centaines d’hectares de jungle qu’ils avaient transformée en zone touristique à coups d’hôtels de luxe, d’infrastructures routières et d’un aéroport international privé. De ce fait, Punta Cana, du nom de la cité principale, n’était guère représentatif de la République Dominicaine.

Sur une carte, Soazic avait surligné l’hôtel en bord de mer où ils allaient s’installer et le domaine de la Domingo Inc. Celle-ci se trouvait à l’écart de la ville, non loin de l’aéroport, dans une zone boisée et quasi déserte. Gwenn en tira les premières conclusions : la proximité de l’aéroport devait permettre d’organiser facilement les exportations de cigares. Pourtant la région où l’on plantait le tabac était située beaucoup plus loin au nord. Et les autres producteurs, soumis aux mêmes impératifs faisaient usage de la zone de fret aérien de Saint Domingue, la capitale. Curieux, songea-t-il. Il va falloir creuser la question.

L’annonce de leur arrivée proche le tira de ses réflexions et il attendit tranquillement que l’avion se soit posé à Orly. Une fois les bagages récupérés, le transfert effectué en navette jusqu’à Roissy, le quatuor s’enregistra au comptoir de la compagnie, passa les contrôles de sécurité et enfin put pénétrer en zone d’embarquement.

Gwenn prit place dans un des sièges destinés aux voyageurs et encouragea Sécotine à prendre place à côté de lui.

— Je n’ai pas encore eu le temps de lire ton rapport, mais si tu veux bien m’en dire quelques mots…

— Bien sûr Gwenn. D’autant que maintenant je maîtrise le sujet. Commençons par l’historique de la fabrique. Alfredo Portillo, le père de l’actuel gérant, possédait une petite plantation de tabac à Cuba. Il a fui l’île lors de la révolution de Castro pour s’installer à Saint Domingue et y poursuivre son activité.

— Avec succès ? demanda Gwenn.

— Plutôt oui, répondit la photographe. Il a bénéficié de circonstances exceptionnelles : les USA avaient décidé d’interdire les importations en provenance de Cuba. De ce fait les fumeurs américains se sont tournés vers les producteurs dominicains et c’est ainsi que cette petite île est devenue le deuxième producteur mondial de cigares.

— Il a dû devenir riche, je suppose ?

— Oui, à cette époque, il a gagné beaucoup d’argent, mais il en a dépensé aussi beaucoup. Ça lui était monté à la tête. Il jouait dans les casinos du monde et a fini dans la rade de Monte Carlo un soir de malchance.

— Et c’est José, son fils qui a pris le relais ?

— Oui. C’était aussi à l’époque de la mise en valeur de Punta Cana. Il y a déplacé la fabrique dans l’idée de vendre ses cigares aux touristes et profiter de l’aéroport qui se montait. Apparemment l’idée était géniale puisque la situation financière s’est rétablie rapidement et la Domingo Inc. est devenue une société florissante.

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